Julien nous livre son compte rendu de la Normandicat, avec un beau podium car il termine 3 ème de cette course éprouvante :
Pour sa première édition, la Normandicat a su créer une atmosphère sacrément attractive, simplicité des règles, dépassement de soi et gros grain de folie ! Le club de St Vigor proposait deux formats : la maxi 850km avec un départ mercredi soir et la mini 400km avec un départ vendredi soir 19h. Pour rajouter du piquant à la course, il fallait passer par 3 points de contrôle parmi 6 répartis dans toutes la Normandie. Le parcours était donc libre. J’avais choisi de faire dans l’ordre, Beuvron en Auge, Camembert puis Carteret. Beaucoup de participants sont passés par le Mont St Michel ou Etretat.
J’ai passé deux semaines à me prendre la tête sur ma trace pour optimiser les distances, concilier dénivelé et sens du vent.
L’organisation imposait d’apporter deux preuves de notre parcours : une trace gps et une photo à chaque point de passage. 11 inscrits en solo et 6 en duo sur le 400, c’est peu mais l’ambiance est top au départ. Le vainqueur de la 850 arrive juste avant notre départ. Dernières consignes…et c’est parti ! La traversée de Caen se fait sans problème. Je gère face au vent mains en bas du guidon jusqu’à Beuvron. Kilomètre 60. Direction le 61, Livarot puis Vimoutiers, le vent tombe mais les bosses sont nombreuses. Arrivée à Camembert je croise un gars qui repart sur Etretat. Echanges réconfortants mais un peu surréalistes au milieu de la nuit dans un village vide. Kilomètre 110. J’ai un coup de moins bien. Je traverse beaucoup de forêts. Il y a pleins de bifurcations et je dois rester concentré sur ma trace mais à partir de Morteau-Couliboeuf la forme revient. Feuguereolles-Bully en vue. Je connais bien car on y vient souvent faire de l’orientation. En zone familière, j’accélère et j’avale les bosses et j’ai le vent dans le dos. Kilomètre 200. De Balleroy à Carentan les côtes sont nombreuses malgré le passage dans les marais. De Carentan à Carteret c’est l’enfer sur 45km. Le faut-plat montant est quasi-permanent et le vent de face m’épuise. J’arrive avec soulagement à la gare maritime de Carteret. Kilomètre 305. Je rentre en mode avion de chasse. La vie est belle et j’affole le compteur. Grand plateau, vent dans le dos et pas de dénivelé. C’est l’euphorie à 30 à l’heure. A partir d’Isigny, j’attaque toutes les montées en danseuse. Kilomètre 395, c’est l’arrivée. A ma grande surprise je suis 3ème. Les autres, souvent beaucoup plus rapides que moi, on fait jusqu’à 430 km en optimisant moins leur trace. Certains avaient même négligé le sens du vent ! Quelle aventure extraordinaire. Après 18h15 de course, j’ai encore envie de faire du vélo. C’est bon signe !